Ces dernières années, la médecine ouvre davantage ses portes aux produits issus du cannabidiol, ou CBD, comme l’atteste récemment le lancement de l’expérimentation du cannabis médical en France. La commercialisation de ces produits s’accélère, que ce soit via les fleurs de CBD, les huiles de CBD, ou encore les tisanes de CBD. En parallèle de ces faits, de multiples études ont commencé à mettre en lumière les bienfaits que peut procurer le CBD sur l’organisme humain, et notamment de son impact positif sur le cerveau. C’est ce que nous allons découvrir dans cet article, grâce à l’analyse de deux études spécifiques.

Le cerveau, rôles et composition

Le cerveau humain est composé d’environ 170 milliards de cellules, dont 100 milliards de neurones en moyenne. Son rôle est de traiter et diffuser les informations envoyées au corps. Il détient des fonctions inconscientes, comme contrôler le rythme cardiaque ou réguler la sécrétion d’hormones, ou des fonctions conscientes comme coordonner les mouvements volontaires du corps. En d’autres termes, le cerveau permet d’intégrer les informations, de contrôler la motricité, et d’assurer les fonctions cognitives.

Il est composé de deux hémisphères, le gauche et le droit, qui sont réunis par ce que l’on appelle le corps calleux. Chaque hémisphère est lui-même constitué de quatre lobes :

- le lobe frontal : détenant les fonctions du langage, du raisonnement, et la coordination motrice volontaire

- le lobe pariétal : lieu de la conscience du corps et de l’espace environnant

- le lobe temporal : en charge de l’audition, de la mémoire, des émotions, du goût, de l’odorat

- le lobe occipital : le centre d’intégration des informations.

En outre, deux autres sections du cerveau détiennent un rôle prépondérant : le cervelet, qui contrôle l’équilibre et la coordination des mouvements, et le tronc cérébral, servant de point de passage entre les hémisphères cérébraux et la moelle épinière.

Enfin, le cerveau comporte de nombreux récepteurs CB1. Ces derniers sont constituants du système endocannabinoïde, acteur majeur de l’homéostasie cellulaire (c’est-à-dire qu’il permet de maintenir l’équilibre de notre corps, par exemple conserver un rythme cardiaque stable ou une température corporelle normale).

Les produits issus du CBD ont la faculté d’activer ces récepteurs CB1 (ainsi que les récepteurs CB2, présents dans le reste du corps). Autrement dit, le CBD a la capacité d’agir positivement sur le système endocannabinoïde, et ainsi de participer à l’équilibre psychique et corporel - soit a priori d’avoir un impact positif sur le cerveau.

L’action du CBD sur l’afflux sanguin & la mémoire

Le débit sanguin cérébral est la quantité de sang présent dans le corps humain qui arrive au cerveau. Ce débit doit être constant, sans quoi de graves conséquences peuvent survenir. En effet, trop ou pas assez de sang peut mener à de graves dysfonctionnements, par exemple le développement de certaines maladies. C’est le cas de la maladie d’Alzheimer, aggravée par un débit sanguin cérébral trop faible.

Une étude publiée en 2020 par une équipe de chercheurs et chercheuses de l’Université de Londres, et dirigée par Michael Bloomfield, a cherché à étudier les effets du cannabidiol sur le flux sanguin cérébral.

L’objectif principal de cette étude était d'analyser la façon dont le CBD influence le débit sanguin cérébral (DSC) dans les régions impliquées dans le traitement de la mémoire. L’objectif secondaire était de déterminer si les effets du CBD sur le DSC étaient associés à des différences dans la performance des tâches de mémoire de travail (désigne la mémoire de court terme ou d’apprentissage, en général datée à moins d’une minute trente) et de mémoire épisodique (désigne la mémoire de long terme ou des souvenirs, comme se remémorer un événement en particulier : la date, le lieu, ce qu’il s’est passé).

Pour réaliser cette étude, l’équipe de Michael Bloomfield a fait appel à 15 participants en bonne santé et sans antécédent de consommation de produits issus de la plante de chanvre. Les volontaires ont chacun reçu une dose de 600 mg de CBD par voie orale ou un placebo, chaque jour durant une semaine.

Les observations de cette recherche indiquent en premier lieu que le CBD a permis d’augmenter le DSC dans l'hippocampe (une structure du cerveau en charge des mémoires de travail et épisodique, et faisant partie du lobe temporal - pour rappel en charge de l’audition, de la mémoire, des émotions, du goût, et de l’odorat). En second lieu, cela a permis à l’équipe de l’Université de Londres de constater une réduction du temps de réaction dans la tâche de mémoire de travail, c’est-à-dire que les volontaires ont été plus réactifs lorsqu’il s’agissait d’utiliser la mémoire instantanée.

Ces résultats suggèrent que le CBD augmente le DSC dans les régions clés impliquées dans le traitement de la mémoire, en particulier l'hippocampe. Ils permettent donc d’identifier le CBD comme potentiellement efficace pour traiter les altérations de la mémoire (dont c’est le cas notamment de la maladie d'Alzheimer), la schizophrénie, le syndrome de stress post-traumatique, ou encore de combattre efficacement les addictions comme les troubles liés à la consommation de cannabis.

En outre, grâce à son action sur la mémoire de travail, l’on peut dire que le CBD, produit totalement légal, peut agir positivement sur la rapidité de prise de décision. Il est important de noter que le CBD semble offrir des promesses intéressantes, et pourrait permettre de modifier l’image commune que nous avons des produits issus de la plante de chanvre. En effet, au contraire de l’action néfaste et dangereuse du tétrahydrocannabinol, ou THC, le CBD apparaît comme un allié pour le cerveau et confirme les bienfaits qu’on lui attribue, notamment pour faire face à certaines maladies.

L’action du CBD pour combattre certaines maladies, comme celle d’Alzheimer

Certains troubles de la mémoire sont plus faciles à diagnostiquer et traiter que d’autres. Les traumatismes physiques ou émotionnels, la consommation excessive de produits dangereux pour la santé, ou encore plus communément le manque de sommeil sont des troubles relativement faciles à observer et rectifier. Cependant, des maladies telles que la maladie d’Alzheimer ont un impact bien plus significatif sur la personne diagnostiquée, et sur son entourage.

La maladie d’Alzheimer est encore de nos jours une maladie incurable du cerveau. Elle se caractérise par une dégénérescence des neurones. Ceci provoque une perte des connexions entre les neurones du cerveau, ce qui amène à de graves conséquences physiques et mentales pour la personne atteinte de cette maladie.

Publiée en 2017, une étude menée par une équipe de chercheurs et chercheuses australien.ne.s, dirigée par Georgia Watt, a cherché à comprendre si le CBD pourrait exercer une influence positive contre les maladies du cerveau, comme celle d’Alzheimer.

L’étude a commencé par un constat : les traitements actuels de la maladie d’Alzheimer ne permettent pas d'arrêter ou d'inverser la progression de la maladie. Ceci nécessite donc que de nouvelles pistes potentiellement plus efficaces soient explorées. Le CBD étant un phytocannabinoïde (c’est-à-dire issu d’une plante) non psychoactif qui a démontré des propriétés neuroprotectrices, anti-inflammatoires et antioxydantes, il serait donc étudié comme une option potentielle de traitement multifonctionnel de la maladie d’Alzheimer.

Pour effectuer cette recherche et explorer cette piste prometteuse du CBD, l’équipe de Sydney a mené une expérience in vivo (autrement dit, un essai clinique mené sur un organisme vivant) sur des souris atteintes de la maladie d’Alzheimer et s’est déroulée en deux phases. La première phase a consisté à administrer quotidiennement une dose de CBD durant une période d’une semaine. La seconde phase était similaire, à la différence que l’on injectait un mélange de CBD et de THC aux souris.

Les observations de ces deux phases ont permis de fournir une "preuve de principe" des avantages thérapeutiques que présente le CBD et éventuellement les combinaisons CBD-THC pour le traitement de la maladie d’Alzheimer à l’équipe de l’Université de Sydney. Bien que les chercheuses et chercheurs estiment que d’autres expériences similaires soient nécessaires afin de tirer des conclusions définitives, les premiers résultats qu’ils ont obtenus sont encourageants.

Ils concluent leur étude ainsi : “Les études examinées ici fournissent des données préliminaires prometteuses et la transposition de ces travaux précliniques en milieu clinique pourrait se faire relativement rapidement : le CBD est facilement disponible, et est sûr pour l'utilisation humaine.”

A travers l’analyse et la compréhension de ces deux études très récentes, l’on peut aisément en déduire que le CBD semble être vecteur de perspectives optimistes pour le monde de la médecine, et de la santé en général. En effet, le CBD semble être un atout pour améliorer la concentration, et favoriser une régénération efficace des cellules de l'organisme.

En somme, que ce soit pour traiter des maladies chroniques, faire face aux insomnies, apaiser les douleurs liées à l’endométriose ou aux règles douloureuses, ou encore améliorer ses performances sportives, le CBD apparaît au fil des études publiées comme une substance alliée de l’organisme, l’aidant à maintenir son équilibre psychique et corporel, et permettre à l’être humain de vivre plus sereinement.

Gardez bien à l’esprit que le CBD n’est pas un médicament en tant que tel. Des médicaments à base de CBD existent, et sont prescrits par des médecins et pris dans le cadre d’un suivi médical rigoureux.

Grand Amour,
Petit Coeur